Dr Natalie MALITCHENKO

Médecin Phoniatre

Un CV c’est un peu comme raconter son histoire, cela veut être très sérieux alors que cette histoire est souvent le fruit du hasard, des hasards. Cela a commencé par une bande de copains et de copines dans un établissement nommé Lycée mais qui allait du primaire au lycée et un abbé, l’abbé Farine. Il nous a embarqué dans la musique ; cours de guitare, chorale, carnet de chants… mais aussi la montagne, la randonnée. Il nous a emmené à Amiens, il partait avec une quinzaine de jeunes vésuliens, à un stage de musique baroque et renaissance, longtemps avant l’heure. J’ai gratté la guitare avec un prof qui avait les ongles de pieds comme ceux de sa main droite, nous avons chanté l’Orfeo de Monteverdi, j’ai pris mon premier cours de chant.
Ensuite Besançon, étudiante en médecine, participation à la création avec Michel Gentilhomme de l’ensemble vocal de Franche-Comté puis du Contrepoint. Un ensemble vocal un peu fou, avec tous les âges, tous les types de voix, des personnalités ingérables et tellement riches. Les Vêpres de Monteverdi, les Passions, l’Oratorio de Noël, des Magnificats, Les Noces de Stravinski....
Et des cours de chant, une rencontre étonnante avec La Phoniatre de Besançon, Marie Agnès FAURE qui allait devenir ma professeur de chant, de Phoniatrie, une amie, une sorte de guide. Avec elle : stages Voix et ski, Voix et méditation, Voix et travail corporel, Voix et zen.... Comment ne pas allier aussi Médecine et Chant, c’est comme ça qu’on devient Phoniatre!!
J’ai eut ensuite d’autres professeurs, en plein dans la musique baroque avec Jill FELDMAN, nous captions les nouvelles toute fraîches des Arts Florissant. Puis j’ai rencontré un allemand, Jörg BRENA ancien professeur du Conservatoire de Bale, mais aussi Prince descendant direct des Habsbourg, réfugié de Leipzig. Puis la Suisse avec Lise RAPIN, remarquable professeur, on efface tout, on recommence tout, on ne sait plus rien, on repart avec des Pi Pi Pi , Et quand on est sage on a droit à faire un Vaccaï!! Mais grâce à elle, à son exigence sans faille, j’ai pu longuement réajuster tout ce que je connaissais, connecter ce que j’avais appris auparavant, affiner mon oreille et mes sensations, peaufiner mes exigences… et je commence à pouvoir penser que je sais chanter.
En parallèle j’ai enseigné au centre polyphonique de Franche-Comté, travaillé comme phoniatre, j’ai rééduqué des voix fracassées, des enseignants épuisés, des « voulant chanter » malgré des pathologies cordales très limitantes.... bref j’ai fait chanter ou parler ceux qui n’était pas fait pour ça, ceux qui était en grande difficultés, j’ai cherché des stratégies avec les patients, avec les élèves, je me suis coltiner des voix qui n’était pas faite pour aller bien ou facilement. Progressivement en apprenant on apprend en enseignant on avance, en cherchant avec le chanteur ou l’élève on apprend à enseigner.
Trêve de la palissade, maintenant j’ai envie de transmettre les résultats de mon parcours parfois hétéroclite, par exemple, faire du ski m’aide beaucoup pour le chant, le tai-chi m’apporte énormément pour l’équilibre. Une fracture dorsale qui m’a enquiquinée pendant des années m’a amenée à rencontrer des chiropracteurs et des ostéopathes qui m’ont aidés et qui m’ont aussi donné quantités de notions qui m’aident considérablement pour faire travailler mes patients et mes élèves.
J’ai la chance d’être depuis quelques années embauchée au CHUV de Lausanne, je vois beaucoup de chanteurs professionnels ou d’élèves de haut niveau en consultation et en rééducation. Et je continue les consultations en ville et la rééducation dans mon cabinet bisontin.
Et j’allais oublier, tout le pan de pratique musicale : d’assez nombreux concerts, en Quatuor ou en Soliste de la musique Baroque à la période du XX ème siècle. Plus récemment Récital autour de Compositrices, Mélodies du XXème, Concerts Conférences autour de thèmes comme l’eau, l’arbre, Courbet….
" Il y avait une voix, une chanson, une voix de femme que le vent, de temps en temps, portait jusqu’ici en haut, jusqu’à toi, à travers quelque fenêtre ouverte, il y avait une chanson d’amour que, les nuits d’été, le vent portait jusqu’à toi par lambeaux, et à peine te semblait-il en avoir saisi quelques notes qu’elle se perdait déjà, tu n’étais jamais sûr de l’avoir vraiment entendue, de ne l’avoir pas seulement imaginée, de n’avoir pas seulement désiré l’entendre, c’était le rêve d’une voix de femme qui chantait dans le cauchemar de ta longue insomnie. "

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20, Rue de la Préfecture 25000 BESANCON